A Ethe, un projet agricole, écologiste et thérapeutique exceptionnel mené par une jeune agricultrice, torpillé par l’Echevin de l’Urbanisme avec la complicité de l’Echevine de l’Agriculture chargée de l’Agriculture, de la transition écologique et du bien-être animal…

Lors du dernier conseil communal du 24/08/2020, une question a été posée à Mme Annie Goffin, Echevine de l’Agriculture, de l‘Environnement, de la Transition Ecologique, du bien-être animal  et  membre du groupe Ecologiste.

Cette question portait  sur un projet de Ferme Pédagogique, Thérapeutique et Sociale intitulé Le Cheval du Vent porté par une agricultrice d’Ethe. Pour réaliser son projet, cette dernière a introduit une demande de permis d’urbanisme à la Commune pour la construction de 2 bâtiments sur un terrain situé le long de la Côte des Rappes allant d’Ethe à Latour.

Un premier bâtiment, hangar agricole, (30m x 60m hauteur 9,39m) remplacera un hangar de fortune qui rend actuellement très difficile le nourrissage en hiver. Ce nouveau hangar agricole est destiné pour moitié à accueillir 30-40 bovins en stabulation libre pendant l’hiver.

Il favorisera donc  le bien-être des animaux en hiver,  évitera les dégâts de nourrissage en plein air avec des zones où les bovins pataugent dans 30 cm de boue. Ces animaux bénéficieront en hiver de soins adaptés à l’abri et les aliments resteront au sec.

Ce hangar abritera également 600 meules de foin et 200 meules de paille. Ces meules disgracieuses ainsi que les plastiques et filets seront ainsi retirés du paysage. Ce qui ne pourra être que bénéfique pour la vue du voisinage. L’autre moitié du hangar agricole sera utilisée pour abriter du matériel, du petit élevage (1/4) et une piste intérieure pour chevaux (1/4).

A côté de ce bâtiment principal spécifiquement destiné à l’élevage, le projet prévoit ensuite la construction d’un petit bâtiment (12,7m x 24m hauteur 4m60), moins de la moitié du hangar, pour y développer des aspects pédagogiques.

La jeune agricultrice possède déjà une très grande expérience dans le domaine de la culture et de l’élevage. Elle a acquis cette expérience sur le terrain mais aussi en s’entourant de personnes de qualité. Ne citons que quelques traits marquants de son expérience :

  • Elle gère  une ferme  depuis 2004 (16 ans d’expérience),
  • Elle s’est fortement impliquée dans la protection des vergers anciens et notamment les pommiers de Latour, dans la protection des réserves naturelles en haute valeur biologique dans la Vallée de Laclaireau, les prés d’Orchidées, les prés de fauche, la biodiversité et la plantation de haies vives,
  • Elle a obtenu le prix de la journée de l’Arbre, une subvention dans le cadre de l’Année Européenne de conservation de la nature, le prix Henry Ford (500.000 francs belges) pour la gestion des zones humides par du bétail rustique (vaches Galloway, bétail écossais robe foncée à longs poils, visibles près de Pierrard et de l’Arsenal des pompiers),
  • Elle gère 80 hectares de terrains (65 ha en réserve naturelle et 15 ha en terres agricoles) et plus de 60 vaches de race Galloway. Elle possède une solide expérience dans l’élevage de bovins de race Salers et Charolaise ainsi que dans  l’élevage de moutons.
  • Elle est reconnue comme agricultrice indépendante à titre complémentaire par le SPW DGO3 Agriculture et Environnement. Ce qui lui donne tous les droits d’une agricultrice à temps plein.

En 2019 pour implanter physiquement son projet de ferme, elle fait l’acquisition de 2 terrains au bord de la Côte des Rappes. Elle dispose ainsi aux alentours d’environ 15ha d’un seul tenant. Ce qui est largement suffisant pour implanter une ferme.

A côté de ses activités agricoles, cette jeune agricultrice, par ailleurs professeur de français enseignant dans une école spéciale depuis plus de 20 ans, souhaite développer sa ferme pour en faire   une ferme Pédagogique, Thérapeutique et sociale basée sur l’Equithérapie. C’est-à-dire sur la thérapie par le cheval. Dans ce cadre, elle  accueille des enfants et adolescents présentant des troubles de l’apprentissage, des enfants-adolescents en décrochage scolaire ou porteurs de handicap mental, des personnes âgées isolées pour leur permettre de renforcer le lien social.

Pour mener à bien ses projets, elle s’est entourée de personnes très qualifiées dans tous les domaines relatifs à la culture, l’élevage, la pédagogie et l’Equithérapie.  Cette Ferme thérapeutique et pédagogique comprend déjà actuellement 150 affiliés et 11 institutions partantes (diverses écoles spéciales et centres de thérapie pour enfants en difficulté). Si ses projets agricole et pédagogique se développent, elle prévoit le recrutement de 4 personnes à temps plein.

Elle ne demande rien à la Commune (aucune subvention… c’est rare) à part l’autorisation de construire deux bâtiments déjà décrits: un hangar agricole principal qui servira de base à sa ferme et un petit bâtiment destiné aux activités pédagogiques liées à son activité agricole. 

Après avoir tenu compte de toutes leurs remarques et conditions, elle reçoit toutes les autorisations : du Fonctionnaire délégué (urbanisme Arlon), du DNF, de la DG03 SPW Agriculture, de la Zone de secours. Elle répond même aux conditions non contraignantes du PNG qui lui demande de déplacer l’implantation des bâtiments.

Elle discute avec son seul voisin le plus proche qui est propriétaire d’une maison située à plus de 80 m (ce voisin est très souvent absent puisqu’il réside en Afrique…).

C’est pour satisfaire à ses désirs et pour répondre davantage au PNG qu’elle accepte de changer les plans initiaux et de déplacer son bâtiment vers la Côte des Rappes, l’obligeant par ce fait de créer un autre accès.

Des agriculteurs du coin et de nombreuses institutions la félicitent pour son projet. Des commerçants et beaucoup d’acteurs de la vie associative d’Ethe y voient également un « plus ».

  • Malgré la présentation d’un projet écologique exceptionnel réalisé avec l’assistance d’un architecte spécialisé dans l’Ecoconstruction, tenant compte de toutes les remarques de l’Urbanisme, de la DGO3, de DNF,  du PNDG et obtenant leur autorisation,
  • Malgré la présentation de ce projet et d’autres futurs projets   agricoles et écologiques relatifs au développement de la biodiversité, la création d’une mare didactique, la plantation de vergers Haute tiges pour préserver des espèces en voies de disparition, de la permaculture, de la traction animale, de l’élevage d’autres races telles que la Limousine et l’Aubrac, du maraîchage : un jeune maraîcher, très motivé et bien connu dans la région vient de rejoindre son projet !, etc, etc..

Malgré tout cela,

Vous, Madame Annie Goffin,  Echevine de l’Agriculture, de l’Environnement, de la transition écologique,… et de surplus écologiste … vous vous associez à l’Echevin de l’Urbanisme, Monsieur V. Wauthoz pour lui refuser le permis de construire des deux bâtiments, dont le principal concerne un hangar agricole !

Pour justifier ce refus, vous vous basez sur un rapport de visite non signé et des considérants  complètements erronés dont la liste non-exhaustive reprise ci-dessous.  Vous écrivez notamment :

  • Qu’elle n’est pas agricultrice: Faux ! Depuis 16 ans, elle est agricultrice indépendante à titre complémentaire lui octroyant tous les droits d’une agricultrice indépendante à titre principal.
  • Qu’elle n’a pas de matériel : Faux ! une liste importante de matériel est jointe à sa demande (plusieurs tracteurs, herse, faucheuse,…)
  • Qu’elle n’a que quelques animaux: Faux ! Elle élève 60 bovins Galloway et des moutons
  • Qu’elle n’a pas assez de terre : Faux !  A proximité, elle dispose de 15 ha et en tout de 80 ha.
  • Qu’il y a un problème d’approvisionnement en eau : Faux !   Une expertise réalisée par un professionnel local prouve le contraire. Elle est d’ailleurs prête, si besoin, à apporter les modifications nécessaires pour assurer une alimentation en eau adéquate.

Votre argument massue : elle n’a pas de ferme ! Justement, sa demande porte sur la construction d’un bâtiment qui fera office de ferme. Ce qui lui permettra ensuite, si ses activités se développent de passer d’agricultrice indépendante à titre complémentaire à agricultrice à temps plein.

Un rapport vétérinaire souligne l’urgence pour la construction du hangar agricole avant la saison hivernale. Faute de quoi, les animaux pataugeront dans 30 cm de boue dès la fin octobre entraînant des pathologies graves au niveau des membres.

Etes-vous prête à assumer la responsabilité de ce mal-être animal pour la prochaine saison hivernale ? 

A lui seul, le projet présenté par cette jeune agricultrice rencontre tous les objectifs de votre PCDN (Plan Communal de Développement de la Nature) « exposant 10 ».

En s’opposant à ce beau projet qui ne coûte strictement rien à la Commune (une fois n’est pas coutume) et au contraire lui apportera un plus, vous ne tenez aucun compte des avis positifs déjà donnés par les autres instances concernées.

Ce faisant, vous écœurez toutes initiatives privées et vous obligez, encore une fois, le citoyen à faire un recours et à porter cette affaire devant les tribunaux. Ce qui engendrera des retards très préjudiciables et donc des risques sanitaires importants pour le bétail. S’ensuivront également des frais d’avocats non négligeables et inutiles pour cette jeune agricultrice très motivée.

Ce serait effrayant si votre refus reposait uniquement sur l’opposition d’un voisin propriétaire d’une maison située elle  aussi en zone agricole à plus de 80 m du projet. Voisin  qui réside toute l’année et depuis de nombreuses années en Afrique et qui, accessoirement, est apparenté à un conseiller de votre groupe Ecolo…

En résumé…  Pourquoi ce refus ?

(Photos en grande partie issues du site Facebook Le Cheval du Vent)